Comment les grandes puissances se positionnent face à l’IA générative ?
LES ACTEURS DE
L’IA GÉNÉRATIVE FACE AUX GOUVERNEMENTS
L’arrivée de l’IA générative a bouleversé le cadre géopolitique mondial. Créant un paysage complexe où la technologie se mêle étroitement aux enjeux de puissance et d’influence. Cette révolution technologique a engendré une course effrénée entre les grandes puissances pour dominer le secteur, non seulement pour des avantages économiques, mais également pour établir une suprématie dans la définition des normes technologiques mondiales.
CONFRONTATION ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET LA CHINE

Les États-Unis
L’émergence de l’IA Générative
L’émergence de l’IA générative aux États-Unis a des racines profondes, remontant à l’époque de la Seconde Guerre mondiale avec les travaux fondateurs d‘Alan Turing. Il est considéré comme un des pères fondateurs de l’IA par sa contribution à l’invention des premiers ordinateurs électroniques et en formalisant le concept des algorithmes.
On le considère comme un visionnaire grâce à ses travaux spéculatifs, en préfigurant ce que sera l’intelligence artificielle.
Lors de l’émergence d’Internet, les États-Unis ont pris en main le développement de l’IA, en transformant cette technologie en un enjeu stratégique et économique, imposant ainsi leur puissance face aux autres puissances mondiales. Dans la période d’après-guerre, les États-Unis sont alors les leaders de l’IA sous toutes ses formes.
Aussi, une compétition au sein des États-Unis se met en place. La course à l’IA et l’IA générative se joue entre les grandes entreprises à rayonnement mondial. Les GAFAM sont les meilleurs exemples, avec Google contre Microsoft. Plus récemment, la compétition entre les acteurs de IA s’est intensifiée, mettant en scène des affrontements entre des entités telles qu’OpenAI et Antropic. Ces confrontations ont stimulé l’innovation et ont contribué à placer les États-Unis au centre du développement mondial de l’IA générative.
Quant à la régulation de l’IA aux États-Unis, de nombreux textes de lois sont mis en place pour la maîtriser. Malgré les régulations, elle a fait l’objet de nombreux débats, de par son rapport de force en tant que leader mondial. Mais cette régulation joue surtout un rôle dans la thématique des droits d’auteur.


La Chine
L’IA Générative chinoise face à la menace des États-Unis
La Chine a initialement adopté une position relativement discrète à l’égard de l’Intelligence Artificielle générative, jusqu’à ce que les États-Unis atteignent un niveau de domination remarquable dans ce domaine. L’événement qui a marqué un tournant majeur dans la confrontation Chine/États-Unis, est une compétition de Go, un jeu de stratégie. L’IA AlphaGo (de Google), a réussi à surpasser le champion chinois du jeu, Lee Sedol, en 2016.
CETTE VIctoire à 2 significations

LA Défaite de l’homme
Face à la machine
Ce moment historique a incité la Chine à se développer davantage en IA générative. Notamment en investissant massivement dans la recherche et le développement de cette technologie afin de rivaliser sur la scène mondiale.

LA Défaite de la chine face aux états-unis
Vécu comme une véritable humiliation et provocation de la part des États-Unis, le gouvernement chinois censure les retransmissions des compétitions de jeu de Go face à l’IA AlphaGo.
LE Développement de l’IA chinoise
L’accès aux données
Le développement de l’IA générative en Chine a pris une vitesse fulgurante grâce à la régulation à l’accès des données du pays, contrôlées par le gouvernement, qui a la main sur toutes les données des habitants (aujourd’hui de 1,4 milliard). L’accès aux données est donc très facile, ce qui est parfait pour entraîner et nourrir les IA génératives.
Des acteurs de l'IA générative sur le territoire chinois
Baidu
Une des principales entreprises de technologie en Chine, Baidu, travaille dans l’intelligence artificielle générative, en particulier dans des domaines tels que le processus du langage naturel et la vision par ordinateur.
Tencent
Une autre entreprise chinoise connue pour ses jeux vidéo, Tencent, s’est investie dans la recherche sur l’intelligence artificielle générative et a appliqué ces technologies à divers produits et services.
Alibaba
Connu pour ses plateformes de commerce, ajoute aussi une intelligence artificielle conversationnelle à son service, avec pour ambition d’apporter “de grands changements dans notre travail et dans notre manière de vivre ».
LE SAVIEZ-VOUS ?
Les États-Unis interdisent la vente des cartes graphiques Nvidia en Chine, pour limiter leur développement technologique, et notamment celui des IAG. Dans cette bataille, ce sont presque toujours les États-Unis qui dominent. Par exemple, plus récemment, Google et la Chine sont en négociations pour faire respecter les réglementations chinoises à Google en Chine, mais les discussions semblent être arrivées à un point de rupture. Google refuse toute censure que les autorités chinoises exigent sur la plateforme.
La Chine exige un pouvoir de contrôle sur la plateforme. Mais s’ils ferment bien, Google redoute que ses employés chinois feront l’objet de représailles, même s’ils subissent déjà des piratages de la part des autorités chinoises.

L’union européenne face à l’ia générative

L’Union européenne
La position de l’union européenne et de la france face à l’ia générative
Le niveau de régulation européen est très important, car c’est un des derniers remparts qu’ont les pays de l’Union européenne face aux grandes puissances mondiales telles que la Chine et les États-Unis.
L’IA ACT
L’IA Act par le Parlement européen est la première régulation de l’IA au niveau européen. La première proposition de loi a vu le jour en avril 2021, et ce n’est que le 9 décembre 2023 que le Parlement et le Conseil européen sont parvenus à un accord provisoire sur la loi concernant l’IA.
Elle a pour but d’améliorer les conditions de développement de l’IA afin de cadrer de manière éthique et responsable. À terme, elles doivent respecter des critères comme : la sûreté, la transparence, la traçabilité, la non-discrimination et le respect de l’environnement. Elle a aussi pour objectif de protéger les données utilisateurs européens. Cette loi catégorise les risques en 3 parties :
Les risques limités
Exigence de transparence minimale.
Les risques élevés
L’utilisation de l’IA dans les produits tels que les jouets, l’aviation, les voitures, les dispositifs médicaux et les ascenseurs, l’utilisation de l’IA dans des domaines sensibles (l’éducation, la police, l’emploi, la migration…).
Les risques inacceptables
La manipulation cognitivo-comportementale de personnes ou de groupes vulnérables, un score social, une catégorisation et une identification biométriques des personnes.
La France
LA MEILLEURE Défense c’est l’attaque !
Depuis la démocratisation de l’IA générative dans notre usage quotidien, la France a elle aussi récemment commencé à mettre en place des réglementations pour se protéger, et protéger ses citoyens, face aux grandes entreprises étrangères.
Le comité français de l’ia générative
Élaboré par la Première ministre, Élisabeth Borne, le comité appelle à une régulation de l’IA. Des réglementations sont mises en place pour se défendre, notamment face aux entreprises étrangères.
L’ancienne Première ministre insiste sur le développement des IA françaises, afin de ne pas devenir dépendant des IA génératives étrangères. Le but étant d’avoir une souveraineté nationale.
Une des start-ups françaises principale en termes d’intelligence artificielle, Mistral AI a levé 385 millions d’euros. Le montant total des aides nationales et régionales associé aux guichets de financement structurels de Bpifrance s’élève à 1,5 milliard d’euros en 2022.

“Avec l’ensemble du comité, nous analyserons l’impact de l’intelligence artificielle sur notre économie, l’emploi, la croissance, la lutte contre les inégalités.
Les enjeux sont divers, par exemple comment stimuler l’emploi grâce à l’intelligence artificielle ?”

Élisabeth Borne

Le comité interministériel sur l’impact de l’ia dans le secteur culturel
Il a pour but d’adapter la stratégie nationale pour l’IA, de contribuer à éclairer les décisions du Gouvernement et à faire de la France un pays à la pointe de cette révolution technologique. Tout ça en investissant dans les innovations.
Par exemple, avec le lancement du Plan France 2030 en octobre 2021, notre pays compte investir 54 milliards dans des nouvelles technologies, dont les IA. Mais aussi en délimitant des régulations pour limiter les dérives.
Conclusion
Dans ce contexte où la technologie et la géopolitique se conjuguent, la bataille pour la suprématie en matière d’IA générative dessine les contours d’un nouveau chapitre de l’histoire mondiale, où la créativité, l’innovation et la régulation se côtoient pour façonner le monde de demain. C’est pourquoi l’adoption de positions stratégiques, et de mises en place de réglementations est primordial pour les acteurs tels que l’UE ou la France, pour une approche éthique et responsable de l’IA générative, et une souveraineté nationale.